Résumés des interventions

Nathalie Balcar et Françoise Lémerige : « Conserver les cellulos au sein de la collection des dessins d’animation de la Cinémathèque française »
La Cinémathèque française conserve un très bel ensemble de dessins d’animation d’auteurs aussi prestigieux que Lotte Reiniger, Paul Grimault et même, chose très rare, René Clément.
Réunies jadis par Henri Langlois, la collecte de ces œuvres se poursuit encore aujourd’hui. Mais au vue des problématiques de conservation présentées par certains de ces dessins réalisés à la gouache sur un support celluloïd, le catalogage menant à leur numérisation a dû être arrêté dans l’attente d’une solution de conservation satisfaisante.
L’intervention portera sur la nature de la collection des dessins d’animation, les problématiques de conservation rencontrées, les préconisations proposées, les solutions choisies ; ainsi que les perspectives offertes par la recherche au travers d’une étude  sur les esters de cellulose.

Barbara Laborde : « Tex Avery au programme de l’ENS : un « cadre d’expérience » inédit »
Cette communication cherchera à cerner les enjeux de l’inscription au programme des classes préparatoires à l‘Ecole Normal Supérieure, pour les étudiants de Khâgne étant inscrit dans l’option « études cinématographiques », en 2011 et 2012, de « l’œuvre de Tex Avery ».

Mélanie Lallet : « Cinéma d’animation et animation télévisée : la fin d’une dichotomie ? »
Dans leur quête pour obtenir la reconnaissance de l’animation comme une forme d’art à part entière, les spécialistes du genre ont souvent produit de nouvelles exclusions, visant notamment à distinguer cinéma d’animation et animation télévisée. Influencée par les Animation Studies, cette recherche met de côté la question de la valeur des œuvres au profit d’une analyse socio-historique des représentations proposées par les séries animées françaises. Elle a pour objectif de démontrer la centralité culturelle des séries et de produire un cadre d’analyse en dehors de la hiérarchie traditionnelle qui les oppose aux films, sans abandonner pour autant toute perspective critique. À travers l’étude des sept séries « Il était une fois… » réalisées par Albert Barillé, nous verrons comment celles-ci ont accompagné les grandes transformations de notre société, en évoluant progressivement de la transmission d’un savoir masculin et euro-centré vers une vision de la pédagogie plus participative, pour faire place à des enjeux multiculturels, environnementaux et féministes.

François Martin : « Le fonds Starewitch 20 ans après »
Poursuivant l’état des lieux dressé dans un article publié en 1993 « Le fonds Starewitch » dans la revue 1895 la communication s’attachera à décrire les archives connues (films et non film) permettant d’aborder l’œuvre de Ladislas Starewitch ainsi que leur mise en valeur à travers l’édition de textes de DVD et la participation à diverses manifestations de telle sorte qu’il est désormais possible d’envisager une étude globale de l’œuvre de ce cinéaste, à montrer également comment s’en tenir aux  archives papiers donnerait une image très déformée de cette œuvre.

Monika Lilkov : « Etat des lieux des archives du peintre Henry Valensi »
L’artiste Henry Valensi (1883-1960), co-fondateur du groupe Musicaliste et du mouvement artistique du même nom, il est l’auteur de la première peinture animée aboutie dans l’Histoire de l’Art Français, intitulée la Symphonie Printanière. Réalisée entre 1936 et 1959, la Symphonie Printanière inaugure le genre de la Cinépeinture, néologisme forgé par Henry Valensi, conciliant la peinture à cet Art du XXème siècle qu’est le Cinéma. Mon intervention consiste à faire le point sur les différentes archives en relation avec le film de Valensi, tout en présentant la Symphonie Printanière, demeurant encore peu connue du grand public, dans tout ce qu’elle a de singulier. Néanmoins, l’œuvre d’Henry Valensi, que je vous présenterai au cours de la conférence est conservée dans les plus grands musées de France. L’exposition Modernité Plurielle se tenant au Centre Pompidou à partir d’octobre mettra à l’honneur, en plus de la Symphonie Printanière nouvellement acquise, un certain nombre de toiles de l’artiste (sept il me semble) demeuré longtemps dans les réserves.

Frédéric Nagorny : « Histoires des formations en cinéma d’animation »
Cette approche de l’évolution de la formation en animation abordera son adaptation aux évolutions du milieu professionnel, son apport concret dans la vie professionnelle et tentera de dégager les spécificités françaises qui débouchent sur l’attractivité internationale des étudiants. En essayant d’aller au-delà d’une  french touch  véhiculée dans les médias, quels sont les particularités de notre savoir faire ?

Cécile Noesser : « Les Assises du cinéma d’animation, janvier 1983 : Dissolution et recomposition d’une certaine idée de l’animation française »
Les Assises de Lyon, qui réunissent pour la première fois l’ensemble de la profession, en janvier 1983, sont un moment clé idéal pour comprendre la transformation qui s’opère, en cette période de transition fondatrice pour la suite de l’histoire du cinéma d’animation français. Ces journées mettent à jour à la fois un changement de l’ordre social qui définissait le secteur depuis trente ans, et l’émergence d’un nouveau paradigme, à la fois économique, social et esthétique.

Sébastien Roffat : « Etat des sources : existe-t-il suffisamment d’archives pour asseoir un discours historique valide sur le cinéma d’animation ? »
Une tentative d’état des sources du cinéma d’animation en France sera tentée afin de s’interroger sur la validité d’un discours historique sur le sujet. En résumé, le matériel archivistique s’ordonne autour de trois gisements multifaces :
– les sources géostratégiques renseignent sur l’orientation des politiques publiques et sur la création des dispositifs de contrôle  ;
– les sources administratives (provenant des organismes de tutelle) montrent la variabilité de l’application des systèmes ;
– les sources fonctionnelles (produites directement par les organisations et les individus) permettent d’apprécier la réception des directives.

Serge Verny : « Films d’animation disparus, « films invisibles » »
André Martin  écrivait  en 1959, à propos de Berthold Bartosch : « Qui tient à considérer le cinéma de A jusqu’à Z et non dans la trop mince frange de sa valeur d’usage doit prendre l’habitude de mesurer l’importance définitive des films devenus invisibles, des projets abandonnés, des cinémas impossibles ». L’intitulé de mon intervention,  fait aussi référence à l’Anthologie du cinéma invisible de Christian Janicot qui qualifie sa collecte de projets non réalisés d’écrivains, de peintres et d’artistes de « quelque chose comme une histoire des possibles ». Que deviennent les films d’animation non standard, ceux qui utilisent des formats spéciaux ? Ces films dont il ne subsiste parfois pas de trace matérielle, ou juste quelques fragments, dessins, décors, photogrammes, ou qui existent  seulement par des témoignages. Depuis les films  peints du futuriste Arnaldo Ginna, nombreux sont les films perdus. D’autres films existent mais sans contexte de diffusion approprié, comme  Espace concret  de Gilbert Comparetti  en image de synthèse animée 3D est en Vistavision pour une projection hémisphérique avec le procédé Panrama de Philippe Jaulmes. Les films tournés avec ce procédé antérieur à l’Omnimax sont difficilement visibles.
Comment rendre compte, conserver ces formes particulières, éphémères, dépendantes d’un contexte technique, technologique, et d’un environnement ? Il sera question de la transmission de cette dimension immergée, cachée, qui  est une part de la mémoire du cinéma d’animation.
On examinera un cas en particulier dont il ne reste que très peu d’éléments. Il s’agit du premier film achevé de Paul Grimault  Phénomènes électriques qui était projeté  avec les optiques anamorphiques du procédé Hypergonar de l’astronome Henri Chrétien, à l’exposition internationale de 1937 à Paris. L’écran de 60 m par 10m était disposé sur le Pavillon de la lumière construit par Robert Mallet-Stevens abritant la fresque de Raoul Dufy, la  Fée électricité . Cette étude bénéficiera du concours d’Henri Grimault, le fils de Paul Grimault, et des archives du film (CNC)à Bois d’Arcy.
L’intervention sera élargie également de manière plus transversale aux expérimentations, au renouvellement des formes. L’animation, dans les marges des genres et des normes, entre imaginaire, technique, et poésie, sera abordée, en lien avec d’autres disciplines, arts plastiques, installation, scénographie,  design graphique. …

Valérie Vignaux : « Cohl, O’Galop, Lortac : résurgence, émergence, disparition de la première école française du cinéma d’animation »
Au cours de cette intervention on s’attachera à  l’étude conjointe des œuvres d’Émile Cohl, Marius O’Galop et Robert Lortac, trois cinéastes associés en raison de parentés factuelles et esthétiques. Animateurs dont les films ont la particularité de combiner des modèles récréatifs ou instructifs spécifiques à l’industrie de l’illustration et aux objets culturels de l’enfance, avec des paradigmes spectaculaires empruntés aux arts de la scène ou de la représentation. Réflexions sur le cinéma d’animation des premiers temps qui interrogent de surcroit l’historiographie du cinéma naissant.

Pascal Vimenet : « Le projet de Musée du cinéma d’animation en gestation à Angoulême »
Depuis 2011, François Confino, scénographe internationalement connu, et Pascal Vimenet ont été choisis par Magelis pour définir un projet de musée du cinéma d’animation à Angoulême. Pascal Vimenet en restitue l’enjeu global, du point de vue historiographique et de sa spécificité contextuelle artistique et culturelle. Il en esquisse les principes directeurs scénographique et de contenu et sa problématique de programmation.

Cécile Welker : L’animation française au prisme des « nouvelles images »
A partir du travail d’archivage mis en œuvre au sein du programme de recherche EnsadLab-Hist3d (http://hist3d.fr/), nous dégagerons les relations techniques et esthétiques de l’animation qui découvre, s’adapte ou se spécialise au contact de l’informatique, afin de décrire de quelle manière s’est engagée, en France, la quête du dessin animé assisté par ordinateur.

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